L'EDI est mort: vive le Web-EDI !

Paris, le 15 octobre 1999 - Apparu dans les biens de grande ,consommation au cours des années 70, l'échange de données informatisées (EDI) , est-il en train d'être remplacé par Internet? Si certaines évolutions présagent. de sa disparition progressive, l'EDI n'est pas pour autant voué à l'extinction. C'est ce qui ressort de la conférence Webcommerce organisée fin septembre.

L'EDI est un système d'échanges de données complexe et lourd à installer, si bien que nombre de petites et moyennes entreprises préfèrent utiliser un simple télécopieur pour recevoir leurs bons de commandes. Jusqu'à présent, l'EDI pouvait uniquement être envoyé sur un réseau à valeur ajoutée (RVA ou VAN en anglais). Si l'entrée sur un tel réseau ne coûte que quelques milliers de francs, elle se heurte à un certain nombre de problèmes techniques dus à la multitude des donneurs d'ordres. Une société peut, en effet, avoir besoin d'une solution qui puisse englober toutes les opéra tions , et un réseau privé tel qu'un RVA requiert une norme commune souvent difficile à implanter. C'est pourquoi d'aucuns annoncent la fin de l'EDI et le triomphe du Net. Mais les hérauts de "l'apocalypse EDI" confondent un format (l'EDI) , et des véhicules (RVA ou Internet). L'EDI n'est pas près de disparaître, loin s'en faut. Si disparition il y a, elle menace plutôt les réseaux à valeur ajoutée.

L'échange de données informatisées a d'autant plus d'avenir qu'il possède de nombreux avantages, notamment en termes de sécurité et de capacité de gestion d'ordres. Par ailleurs, avec l'EDI les erreurs sont peu fréquentes, les délais sont souvent assez courts et la traçabili té est forte. De surcroît, l'EDI est le seul support à être normalisé par des instances régulatrices, notamment sous la norme IS09735 mise au point dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, ce qui lui confère une grande capacité à être compatible.

Ainsi, loin d'assister à une substitution de l'EDI par Internet, nous allons vers l'intégration totale entre les deux, le Net remplaçant les RVA, à l'image de ce qui se passe au Royaume-Uni où 80 % des échanges de type EDI transitent par Internet.L'avenir est donc bel est bien dans l'EDI, ou plutôt dans le Web-EDI, et notamment dans l'intégration des traducteurs EDI en amont dans les applications et les "Entreprise Ressource Planning" (ERP), ou progiciels de gestion intégrés. L'ensemble des messages EDI sera disponible sur le Web grâce à des traducteurs Internet tels que Sterlingcommerce, numéro un mondial des logiciels EDI.

Par ailleurs, la plupart des fournisseurs de services qui étaient auparavant sur l'EDI se lancent actuellement sur Internet, ce qui annonce une lutte pour la maîtrise du Web-EDI. C'est le cas d'EDI-Technologies, qui se targue d'être la première société EDI par le chiffre d'affaires, plus de 25 millions de francs. Cette société propose à ses clients un service de collecte d'informations (bons de commandes; accusés de réception) sur des normes et des réseaux différents. Ainsi, l'utilisateur peut visualiser l'état de ses commandes sur Internet.

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(c) 1999 Damien Acheson